Climat

Pris en 2017, l’engagement d’assurer une activité compatible à 100 % avec l’Accord de Paris, fixé à l’échelle du groupe AFD, est sans précédent et témoigne de notre positionnement volontariste en matière de climat.

Être 100 % Accord de Paris, cela implique d’analyser chaque intervention du groupe au regard de sa cohérence en matière de développement bas-carbone et résilient à long terme dans le pays où elle est mise en œuvre. Cette analyse sera complétée par une évaluation de l’exposition de nos investissements aux risques climatiques, qu'ils soient physiques ou liés aux politiques de transition bas-carbone. Ces analyses viendront éclairer l’Avis développement durable donné aux projets lors de leur instruction.

Pour aller encore plus loin dans la finance climat et la co-construction sur le climat avec les pays partenaires, l’AFD met en place la Facilité 2050, dédiée à l’élaboration des stratégies de long terme de développement bas-carbone et résilient, que tous les pays sont invités à produire d’ici 2020, selon les décisions de la COP21. 

Cet engagement s’ajoute à un autre engagement déjà existant du groupe : faire en sorte que 50 % des financements annuels portent sur des projets qui aient un impact direct bénéfique pour le climat.

En 2022, le groupe AFD a engagé 6,9 milliards d'euros de financements pour le climat, soit une augmentation de 15 % par rapport à 2021 et le montant le plus élevé depuis 2017. Un projet sur trois présentait des co-bénéfices favorables à la biodiversité.

Afin de réduire l’exposition et la vulnérabilité des sociétés aux aléas du dérèglement climatique, le Groupe a renforcé son action en faveur de l’adaptation à celui-ci et y a consacré 2,2 milliards d’euros en 2022, soit deux fois plus qu’en 2017.

La dimension adaptation est en effet de mieux en mieux intégrée dans les projets soutenus par l’AFD, notamment dans les secteurs de l’eau et l’assainissement et du développement rural. L’action en faveur de l’adaptation est en outre encouragée par la deuxième phase du programme AdaptAction, qui accompagne les stratégies d’adaptation des pays vulnérables, et par le partenariat avec le Fonds vert pour le climat, qui comprend plusieurs programmes d’adaptation au changement climatique.

Au-delà d’un rôle de solidarité envers les pays les plus vulnérables et les moins à même de saisir les opportunités de l’économie verte, les banques de développement ont désormais un rôle majeur à jouer en tant que « catalyseurs » et surtout « ré-orienteurs » de l’investissement public et privé mondial vers des investissements adaptés aux transitions bas-carbone et résilientes des pays. 

L’AFD cherche à maximiser l’effet d’entraînement de ses financements sur la redirection des investissements privés, actuellement en grande partie via les lignes de crédit aux banques ou des financements directs par Proparco, filiale secteur privé du Groupe.

Le groupe AFD agit avec ses partenaires pour influencer et collaborer à la convergence des normes, pratiques et standards de l’alignement de la finance durable, en ce qui concerne le climat et la biodiversité notamment.

Depuis 2021 par exemple, l’AFD publie le rapport de la Task Force on Climate Related Financial Disclosure (TCFD) qui a vocation à montrer comment le Groupe respecte les meilleurs standards internationaux pour la prise en compte des risques liés au climat dans sa gouvernance, et dans le choix des opérations qu’elle finance. Cette prise en compte des risques climatiques se répercute dans le dialogue avec ses clients et partenaires. L’AFD participe également à l’initiative internationale de la Task Force on Nature-related Financial Disclosure (TNFD) qui travaille à l’élaboration d’un cadre commun permettant aux institutions financières et aux entreprises d’évaluer, de suivre et de publier les risques financiers liés au déclin de la biodiversité.

Le dialogue avec l’Union européenne sur l’application de la taxonomie européenne, avec le système des Nations unies et d’autres partenaires (IFRS-ISSB, Ipsas), est également essentiel à l’émergence nécessaire d’un standard de la finance durable. L’AFD est aussi impliquée dans un grand nombre d’initiatives en faveur d’une meilleure intégration du climat et de la nature dans les stratégies et opérations des institutions financières qu’elle accompagne – notamment via l’initiative Mainstreaming Climate Action in Financial Institutions.

Accréditée au Fonds vert pour le climat depuis 2015, l’AFD accompagne ses partenaires dans leurs démarches d’accréditation au Fonds vert, et travaille sur l’instruction de programmes, seule ou conjointement avec les membres d’IDFC. Cette accréditation permet de développer les capacités à identifier et instruire des projets en faveur du climat, en parallèle de la mise à niveau des cadres, politiques et procédures sur lesquels portent les processus d’accréditation.

Depuis 2017, l’AFD abrite le secrétariat général de l’International Development Finance Club (IDFC), un réseau mondial unique de 26 banques de développement nationales, régionales et internationales, dont 19 sont basées dans des pays en développement. Aujourd’hui, ce réseau est coprésidé par la Banque ouest-africaine de développement et la Bancoldex.

Avec de nouveaux engagements financiers proches de 1,2 milliard de dollars en 2022, dont près de 24 % consacrés au climat (282 millions de dollars), l’IDFC est le premier bailleur de fonds publics mondial pour le climat.

Plusieurs axes de collaboration sont menés avec l’IDFC, notamment la mise en œuvre de l’Accord de Paris, la méthodologie de comptabilisation des financements climat (pour l’atténuation ou l’adaptation), ou encore les engagements conjoints de l’IDFC et du groupe des banques multilatérales de développement pris lors du One Planet Summit (le 12 décembre 2017, engagements renouvelés en 2021).