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Depuis les années 80, et après des décennies de scepticisme, voire d’hostilité, à l’égard des entreprises multinationales, les gouvernements tendent de plus en plus à faire de l’investissement direct étranger (IDE) une composante de leur stratégie de développement. Aujourd’hui la plupart des gouvernements, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement (PED), cherchent à attirer les investissements des multinationales sur leur territoire pour tirer parti d’une intégration dans les réseaux de production mondiaux, notamment à travers la libéralisation des régimes d’investissement. Le nombre de pays ayant modifié leur régime d’investissement a doublé entre 1991 et 2002, et le nombre de modifications apportées à ces régimes a été multiplié par trois. Pour les pays en développement, ce changement d’attitude à l’égard des multinationales peut être considéré comme une des évolutions de politique économique les plus remarquables. En conséquence, leur part dans le total des flux d’IDE tend à croître ; elle a atteint 25 % en 2001 et 2002 contre moins de 18 % entre 1986-90.
L’investissement direct étranger constitue aujourd’hui la principale composante des flux de capitaux vers les pays en développement. En 2000, l’IDE représentait 60 % du total des entrées de capitaux dans les PED, contre 6 % en 1980 et 25 % en 1990. Depuis 1993 les flux d’IDE ont dépassé les flux officiels (ou flux publics) à destination des PED. La crise financière asiatique de 1997-98 a montré que l’IDE était plus stable que d’autres formes de flux de capitaux privés (investissements de portefeuille, prêts bancaires), en particulier lorsque la conjoncture se détériore. On a pu observer la même résilience pendant la crise mexicaine de 1994-95 et celle de la dette latino-américaine des années 80. Dans les années 90, l’ouverture et la transition vers l’économie de marché des pays d’Europe centrale et orientale ont suscité un essor des flux d’IDE, qui a favorisé l’intégration commerciale de certains de ces pays dans les échanges internationaux, notamment avec l’Union européenne. Le stock d’IDE dans cette région atteint désormais sensiblement le même niveau que la moyenne mondiale, à près de 21 % du PIB en 2001, contre 5 % en 1995.
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auteur(s) :
Frédérique SACHWALD
Serge PERRIN
pages :
157
numéro :
2
disponible aussi en : fr
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