Le concept moderne de microfinance peut être défini de plusieurs manières et recoupe plusieurs réalités différentes, selon l’état de développement d‘un pays et du système bancaire dans ce pays. Si le terme de « microcrédit » a été popularisé par le fondateur de la Grameen Bank au Bangladesh, le Professeur Muhammad Yunus, la microfinance recouvre, en effet, une pluralité d‘activités et il est difficile d‘attribuer à une personne, un courant de pensée ou un type d‘entreprise, la paternité de ces systèmes financiers alternatifs. Dans tous les cas, elle part d‘un constat, celui de la dépendance des populations non bancarisées envers les usuriers et prêteurs sur gage dont le but, sous couvert de respectabilité sociale, n‘en demeure pas moins l’accaparement maximal des biens du débiteur.
Parce que sa clientèle cible et ses opérations sont spécifiques, non dans leur nature mais dans leur montant, la microfinance justifie des adaptations des normes financières internationales de plus en plus focalisées sur les grands risques, notamment ceux liés aux marchés financiers. Cette spécificité a amené les autorités monétaires à réfléchir à l’adaptation des catégories existantes d‘établissements de crédit, voire à la création de nouvelles catégories d‘intermédiaires financiers bancaires et non bancaires.