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La France s’engage à Maurice pour une politique durable de l’eau et le renforcement d’une économie circulaire

Ce vendredi 1er décembre, au lendemain du lancement de la COP28, la France à travers l’Agence française de développement (AFD) et Maurice ont signé trois conventions de financement dont un prêt historique, en présence du Ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l'Attractivité et des Français de l'étranger M. Olivier Becht et de l’Ambassadeur de France à Maurice M. Frédéric Bontems.
Deux conventions, signées par le Ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement M. Renganaden Padayachy et le Directeur Trois Océans de l’AFD M. Charles Trottmann, concernent :
- Un prêt de politique publique inédit dans le secteur de l’eau, d’un montant de 200M€ ;
- Une assistance technique liée au prêt, d’un montant de 2M€ ;
La troisième, signée par Mme Shabina Lotun de la Solid Waste Management Division (SWMD), Mme Sophie Lebret Tahouo de l’Ademe et M. Charles Trottmann, concerne un FEXTE (Fonds d'EXpertise Technique et d'Echanges d'expériences) dans le secteur de la gestion des déchets et de l’économie circulaire, d’un montant de 500k€.
A l’instar des petits états insulaires fortement exposés au changement climatique, la gestion de la ressource en eau est un défi que la république de Maurice doit relever. Les ressources en eau potable se raréfient et les phénomènes naturels extrêmes s’intensifient, alors que seulement 19% des eaux usées sont traitées et que 50% de l’eau potable produite est perdue dans les réseaux de distribution.
Le Gouvernement de Maurice a ainsi positionné le secteur de l’eau comme l’un des axes prioritaires de sa trajectoire de développement durable, en prenant en compte la diversité des enjeux qui y sont liés : adaptation/atténuation, préservation de la biodiversité, inclusion sociale, etc. En effet, l’eau peut devenir un facteur limitant au développement mais aussi constituer un levier de la dynamique de développement durable.
Ce prêt souverain de politique publique de 200M€, accompagné d'une subvention de 2M€, vise à améliorer l'accès à l'eau potable et à l'assainissement de la population de l'Ile Maurice et de Rodrigues. Le projet permettra notamment d’aligner la politique de l'eau avec les objectifs de développement durable (ODD), de mieux y intégrer les enjeux du changement climatique et de la biodiversité, et de mettre en place une budgétisation inclusive sensible au genre. Cet accompagnement est co-construit entre les contreparties selon une approche globale, qui conjugue un financement budgétaire de politique publique sectorielle, un dialogue de politique publique et une assistance technique.
A terme, le projet vise à assurer un service en continu à la population grâce à une augmentation des capacités de production et de stockage ; à diminuer les pertes techniques et commerciales ; à améliorer le taux de raccordement à l’assainissement ; à fournir des réservoirs individuels à environ 10 000 ménages par an ; et à remplacer plus d’une centaine de km de canalisations chaque année.
A travers la couverture globale et sécurisée, durable et résiliente de l’accès aux services de base de l’eau potable et l’assainissement, le programme permettra ainsi d’améliorer les conditions de vie et sanitaires des 1 300 000 habitants du pays, de mettre en place une gestion intégrée des ressources en eau et de renforcer la protection de la biodiversité. Il limitera également les disparités territoriales entre l’île Maurice et l’île Rodrigues en matière d’accès aux services de base.
« Maurice ambitionne de renforcer ses efforts pour s’inscrire dans une trajectoire de développement durable prenant en compte tous les enjeux liés au changements climatiques, à la résilience, à la préservation de la biodiversité et à l’inclusion sociale. » Renganaden Padayachy, Ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement.
« La France est un partenaire historique de Maurice dans le secteur de l’eau. Depuis plus de 40 ans, l’AFD y finance des infrastructures (réservoirs, stations d’épuration, systèmes d’irrigation…) et apporte son expertise (rédaction du schéma directeur…), pour co-construire des solutions destinées à généraliser l’accès de la population à l’eau et à l’assainissement. Ce nouveau financement, d’un montant inédit, témoigne de cette confiance dans le partenariat France-Maurice et d’une volonté commune de poursuivre les travaux engagés, au bénéfice des populations. » Charles Trottmann, Directeur Trois Océans de l’AFD.
En parallèle, Maurice doit également faire face à des défis dans la gestion des déchets. Depuis 1997, la seule décharge de l’île (Mare Chicose) est proche de la saturation, ce qui engendre un coût significatif en matière de traitement. Bien conscient de cela, le gouvernement a décidé de déplacer la pratique de la gestion des déchets solides d’une approche linéaire à un modèle d’économie circulaire.
Le FEXTE signé ce jour bénéficiera directement à la Solid Waste Management Division (SWMD) du Ministère de l’environnement, de la gestion des déchets et du changement climatique (MoE). A travers la mobilisation de l’expertise de l’ADEME Réunion, ce projet multi-partenarial a pour but d’accompagner le renforcement des capacités du Ministère en matière de gestion des déchets, de pérenniser le partenariat AFD-SWMD initié depuis 2017, et de renforcer la coopération régionale entre les « îles sœurs ». Plus précisément, ce partenariat portera sur cinq axes principaux en faveur d’une économie circulaire :
- La dynamisation du projet de transition écologique
- La prévention des déchets
- La responsabilité élargie du producteur
- La valorisation des déchets (matière et énergétique)
- La gestion des déchets dangereux