Défis et opportunités pour l'intégration socio-spatiale au Cap

Le Cap, deuxième plus grande ville d'Afrique du Sud, se caractérise par une fragmentation sociale et spatiale héritée de l'apartheid renforcé par l’étalement urbain incontrôlé, de très faibles densités et une distribution du foncier très inégalitaire.

Dans sa stratégie de développement spatial de 2012, la ville du Cap s'est engagée à créer une ville «inclusive, intégrée et dynamique» grâce à la densification et à la fourniture de transports publics de qualité. Conformément à ces objectifs, la ville du Cap a identifié deux zones d’intégration: 1) Metro-South East Corridor Integration Zone (MSEIZ) et ; 2) Voortrekker Road Corridor Integration Zone (VRCIZ) en tant que zones critiques pour l’accomplissement d'une ville plus inclusive et intégrée.

L'AFD a coopéré avec le African Centre for Cities (ACC) de l'Université du Cap pour la production d’une étude qui a pour but de mieux comprendre les dynamiques socio-spatiales au Cap.

L'étude se concentre sur le VRCIZ, un corridor de 19 km reliant le centre-ville du Cap jusqu’au quartier de Belville. Elle porte plus spécifiquement sur le secteur ouest du corridor (notamment  Maitland, Kensington et Facreton) et son potentiel de transformation.

L'étude consiste en une certain nombre d’entretiens approfondis avec des résidents vivant dans ces quartiers formels ou informels, les backyarders, locataires et propriétaires, ou encore les promoteurs et les responsables municipaux, ainsi que des personnes se déplaçant dans et à travers le VRCIZ.

Les principales conclusions de l'étude sont les suivantes:

• Un manque de compréhension générale est observé chez les interviewés quant à ce que la densification implique, ainsi qu’une résistance à l’idée même de densification lorsque cela leur est expliqué;
• Les locataires représentent un part importante de la population de ces quartiers. Les investissements prévus par la ville en matière d’infrastructures et de transports entraîneront mécaniquement une augmentation des prix de l'immobilier. Cela implique donc un examen attentif des prévisions de construction de logements sociaux et abordables pour empêcher un déplacement ou remplacement des populations les plus pauvres des trois zones étudiées;
• La sécurité reste problématique;
• Il est nécessaire d'améliorer la communication et le processus participatif afin de renforcer la voix des communautés concernées et de faire en sorte qu'elles influencent et partagent pleinement l'élaboration, le suivi et la mise en œuvre de projets qui impactent leurs vies.