Projet d’Extension et de Réhabilitation du Réseau d’Assainissement de Djibouti

Dans la ville de Djibouti, l’accès au service d’assainissement reste encore très peu développé. Plusieurs projets successifs dans ce domaine ont permis de structurer un réseau principal entre le centre-ville de Djibouti et la station d’épuration de Douda mise en service en 2014. Le Projet d’Assainissement Liquide de Balbala (PALB) a permis la réalisation d’un collecteur principal entre Balbala et la station d’épuration ainsi que le raccord de plusieurs quartiers de Balbala à ce réseau. En 2019, l’ONEAD a finalisé son schéma directeur d’assainissement (SDA) ce qui a permis d’établir un programme d’investissement pour le Grand Djibouti à horizon 2036. Ce schéma met en évidence (i) des problématiques importantes de gestion des eaux usées dans Balbala Sud, quartier qui connait une urbanisation rapide, et (ii) un besoin d’investissement majeur dans le domaine de l’assainissement collectif à l’horizon 2036, tant en termes d’implantation de réseaux que de capacité de traitement.

En effet le pays, ne disposant pas de ressources en eau de surface substantielles, a historiquement assuré son alimentation en eau potable à partir de ressources souterraines, aujourd’hui surexploitées et menacées par des phénomènes d’intrusion saline. L’Etat a donc lancé des projets de mobilisation de ressources en eau alternatives (construction d’une usine de dessalement et construction d’une conduite transfrontalière d’adduction d’eau potable depuis l’Ethiopie), qui ont augmenté de manière significative les volumes d’eau potable distribués. Le secteur de l’assainissement est fortement impacté car l’augmentation de ces volumes d’eau potable entraîne une production d’eaux usées également significative. Sur ces sujets, l’Etat poursuit un objectif de réduction du risque sanitaire, en focalisant ses interventions sur l’évacuation et le traitement des eaux usées hors des zones d’habitation, par l’extension et le renforcement du système d’assainissement collectif de la ville de Djibouti.

Aussi, l’ONEAD en charge de la gestion de l’approvisionnement en eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées en milieu urbain, va donc devoir faire face à une forte augmentation des volumes produits, distribués, à collecter et à traiter, et à une plus grande complexité technique de ses activités d’exploitant du service d’eau et d’assainissement.

Le projet a pour objectif d’améliorer les services de bases liés à l’assainissement sur Djibouti mais également de limiter l’impact environnemental lié aux eaux usées ruisselant dans les ruelles des quartiers 5, 6, 7, 7 bis et Cité-Stade qui sont actuellement rejetées en mer. Les solutions proposées consistent à étendre le réseau d’assainissement dans les quartiers concernés (mise en place d’un réseau secondaire) et à rendre possible le raccordement des ménages grâce à la mise en place de boites de branchements. Le raccordement du réseau sera fait à la conduite principale du projet PALB; les eaux seront ainsi transférées à la station d’épuration de Douda d’une capacité actuelle de 40 000 EH (équivalent habitant) et dont le projet a pour second objectif d’en augmenter la capacité  à hauteur de 80 000 EH au maximum. Un renforcement de capacité de l’ONEAD vise également à l'accompagner dans le changement d’échelle à venir en terme de volume d’eau distribuée.

Les principaux effets cumulés attendus de ces projets sont :

• L’extension du réseau primaire d’assainissement au sein des quartiers Camp Cheik Osman, lotissements Sud et Barwaqo II ;
• L’extension des réseaux secondaires d’assainissement au sein des quartiers 5, 6, 7 et 7bis, Cité Stade ;
• La réalisation de 2 500 branchements pour 15 000 habitants ;
• Plus de 40 000 personnes devraient bénéficier d'un service d’eau d’assainissement géré en toute sécurité ;
• Les 10 000 étudiants inscrits à l’université de Djibouti bénéficieront d’un service d’assainissement géré en toute sécurité
• Le rejet d’environ 4 500 m3 par jour d'eaux usées non traitées dans l'environnement sera évité ;
• Près de 5 540 m3 par jour d'eaux usées traitées sur les stations de Douda et Balbala seront réutilisées pour l’irrigation de parcelles agricoles.

Aussi, le projet en renforçant l’organisation, les performances et l’équilibre financier de l’ONEAD vise à (i) améliorer la qualité et la pérennité technique et financière du service d’eau et d’assainissement du pays et (ii) à préserver la ressource en eau dans un contexte de stress hydrique exacerbé par le changement climatique. Cela devrait indirectement (iii) favoriser l’accès à des services performants et durables et donc amener à une amélioration des conditions de vie des habitants.