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Ecopronat – Recherche pour favoriser le développement d’une économie pro-nature

Dans un contexte de perte accélérée de biodiversité, le programme de recherche pour une économie pro-nature Ecopronat, porté par l'AFD, soutient des recherches pour une meilleure prise en compte et une plus grande intégration de la biodiversité dans des secteurs économiques clés.
Contexte et objectifs
En complément des actions de protection des écosystèmes et des espèces menacées, il est urgent de déployer des changements transformateurs dans les secteurs économiques à l’origine des dégradations de la nature : c’est la conclusion du rapport d'évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, 2019). En plus de constater que la nature décline à un rythme sans précédent, il constate aussi que les populations humaines en pâtissent, parfois directement, via la perte des services écosystémiques dont elles dépendent. Mais, si le rapport de l’IPBES souligne que les réponses actuelles sont insuffisantes, il indique également qu’il est possible de conserver, restaurer et utiliser la nature de manière durable tout en atteignant d’autres objectifs sociétaux, à condition de déployer de toute urgence des efforts concertés.
C’est dans cette logique que le programme de recherche Ecopronat (2020-2024) vise à favoriser, sur la base des enseignements de la recherche, le développement d’une économie pro-nature. Plus spécifiquement, il contribue à :
- développer des connaissances et des méthodologies pour intégrer la biodiversité dans les politiques et différents secteurs d’intervention du groupe AFD (agriculture, aménagement du territoire et villes durables) ;
- mobiliser des ressources financières pour opérer ces changements ;
- renforcer les capacités des chercheurs des pays du Sud ;
- fournir un accompagnement au changement des partenaires de l’AFD.
Ecopronat s’articule autour d’activités de recherche et d’actions de renforcement de capacités (chercheurs locaux et porteurs de projets pro-nature). Il s'inscrit, plus largement, dans le cadre du programme de recherche de l'AFD sur les transitions écologiques.
Axe 1 : activités de recherche
L’un des objectifs du programme Ecopronat est de développer des connaissances et des méthodologies pour intégrer la biodiversité dans les politiques et différents secteurs d’intervention du groupe AFD. Ecopronat soutient également des initiatives visant à mobiliser les ressources financières nécessaires pour opérer ces changements.
Deux projets ont été retenus dans le cadre du premier appel à projets Ecopronat, qui portait sur l’intégration de la biodiversité dans trois secteurs économiques (agriculture, aménagement du territoire, développement urbain) et sur son financement :
Quatre projets ont été retenus dans le cadre du second appel à projets Ecopronat, qui portait sur le passage à l’échelle des solutions fondées sur la nature et la restauration écologique de grande ampleur :
- Permettre le passage à l’échelle des solutions fondées sur la nature (SFN) dans les villes latino-américaines (Enslac) ;
- Répondre aux contraintes pour le passage à l’échelle de la restauration et de la gestion des zones humides en Ouganda ;
- Verdir les systèmes alimentaires urbains grâce aux solutions fondées sur la nature dans la ville de Bangalore ;
- Elaborer un cadre stratégique pour les solutions fondées sur la nature à l’échelle de la ville, à partir de cas au Rwanda et en Éthiopie.
L’indicateur Esgap (Environmental Sustainability Gap) permet d’évaluer la soutenabilité environnementale d’un territoire, au regard des normes internationales ou nationales définissant ce qu’est le « bon état écologique » d’une fonction rendue par les écosystèmes.
Ecopronat appuie des travaux de recherche dédiés au développement de cet indicateur de soutenabilité forte. Le programme a notamment soutenu la réalisation d’études de cas au Vietnam et au Kenya. À la suite d’un appel à projets, deux autres études sont aujourd’hui en cours :
- Une première étude sur le développement des indicateurs de biodiversité et d’état de santé des écosystèmes naturels et le développement de la méthodologie Esgap en Afrique du Sud et en Colombie ;
- Une seconde étude sur l’approfondissement des indicateurs socio-économiques et les relations entre économie et environnement, avec le Vietnam comme cas d’étude.
Le programme a aussi soutenu des contributions au rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) intitulé Measuring Progress: Environment and the SDGs (2021).
À voir en vidéo
Le programme ECOPRONAT soutient l’intégration de la biodiversité dans le secteur financier via deux axes :
- L’appui à la mise en œuvre de l’initiative internationale de la Taskforce on nature-related financial disclosures (TNFD), à laquelle participe l’AFD
L’objectif de la TNFD est l’élaboration d’un cadre commun permettant aux institutions financières et aux entreprises d’évaluer, de suivre et de publier les risques financiers liés au déclin de la biodiversité.
Le programme ECOPRONAT a soutenu la réalisation d’une étude sur le niveau de préparation des banques publiques de développement pour l’utilisation des cadres de gestion et de divulgation des risques produits par cette initiative. Ce travail de recherche a mis en avant la solide expertise des banques publiques de développement en matière d’atténuation des risques environnementaux au niveau de leurs investissements et a identifié les leviers et opportunités de collaboration avec la TNFD.
- Le développement de la recherche sur les métriques d’impact et de dépendance des activités économiques par rapport à la biodiversité
De nombreuses métriques sont en cours de développement à l’échelle internationale dans le but d’aider les entreprises et les institutions financières à évaluer leur empreinte sur la biodiversité et à la réduire. Le programme Ecopronat soutient la mise en œuvre d’un test de comparaison entre les six métriques les plus abouties, afin d’évaluer leur pertinence pour les projets de développement et de mieux caractériser les impacts environnementaux de ces derniers.
L’étude sur la conception de cette analyse comparative, réalisée par The Biodiversity Consultancy, peut être téléchargée en cliquant ici. Le projet de recherche sur les métriques de biodiversité pour les banques publiques de développement est quant à lui mené par le consortium Biotope/Arcadis.
À voir en vidéo
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Axe 2 : renforcement de capacités
Au-delà du financement de travaux de recherche, Ecopronat soutient et accompagne les chercheurs des pays partenaires travaillant sur les questions de biodiversité, ainsi que des porteurs de projets pro-nature.
Début 2021, l’AFD et le Global Development Network (GDN) ont lancé le prix Biodiversité et développement pour accompagner des chercheurs dans leurs projets visant à préserver la biodiversité. Le prix a été remis à quatre chercheuses (Ghana, Éthiopie, Madagascar et Fidji) et un chercheur (Vietnam), accompagné d’une bourse de recherche pour deux ans (mi-2021 à mi-2023).
À lire : Prix AFD-GDN Biodiversité et développement : les lauréats et leurs projets
Depuis 2021, le Campus AFD a organisé trois cycles d’accompagnement d’initiatives pro-nature en Afrique australe dans le cadre du Biodiversity Partners Program (BiPP), en partenariat avec le Sustainability Institute, pour 25 porteuses et porteurs de projets pro-nature. Cet accompagnement s’est effectué dans des domaines aussi variés que la prise en compte des savoirs locaux, les solutions fondées sur la nature, la gestion d’entreprise, l’écologie profonde, la pensée systémique ou encore la conception graphique.
Un nouveau cycle, intitulé Nabta (Nature, biodiversité et transitions en Afrique du Nord) démarre en Afrique du Nord en 2023 avec l’organisation Inco.
Gouvernance
Un comité de pilotage se réunit deux fois par an pour débattre et arbitrer les orientations du programme de recherche ainsi que pour réaliser le suivi scientifique des activités de recherche financées.
Ce comité de pilotage est composé de représentants du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère de la Transition écologique ; des principaux départements concernés du groupe AFD ; du Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et de divers autres partenaires mobilisés pour leur expertise des questions traitées.