Professionnalisation de l’offre de formation et insertion (PROFI)

Le marché de l'emploi aux Comores rencontre de nombreux défis structurels. Seules 4 personnes sur 10, âgées de 15 ans et plus, réussissent à intégrer le marché du travail, révélant un faible taux d'employabilité. En outre, la précarité de l'emploi reste une préoccupation majeure, avec près de 54,8 % des emplois considérés comme vulnérables, une situation aggravée par la prédominance de l'économie informelle.

Par ailleurs, sur le plan de la formation technique et professionnelle, l'offre est particulièrement limitée. Dans l'enseignement supérieur, 85 % des étudiants s'orientent vers les sciences humaines et sociales, le droit, ou les sciences économiques, tandis que les formations techniques et scientifiques, dispensées par la Faculté des Sciences et Techniques et l'Institut Universitaire de Technologie de l'Université des Comores, souffrent d'une capacité d'accueil limitée. 
Ces lacunes en matière de formation se répercutent directement sur le secteur économique. Les entreprises comoriennes éprouvent d’importantes difficultés pour recruter une main-d'œuvre qualifiée, notamment dans les secteurs clés pour la transformation structurelle de l'économie, tels qu’identifiés dans le Plan Comores Émergent.

Dans ce cadre, le gouvernement de l'Union des Comores a lancé le PROFI, un projet qui s'aligne sur l'une des priorités majeures du Plan de Développement France-Comores (PDFC), à savoir l'insertion économique et sociale de la jeunesse comorienne. Ce projet vise à fournir des ressources humaines adaptées aux besoins et défis socio-économiques, favorisant ainsi le développement par l'emploi et l'activité productive, tant pour les hommes que pour les femmes, dans le cadre du Plan Comores Émergent.

Le projet cible 5 filières stratégiques (l’agriculture, la construction, les technologies industrielles, le numérique et l’environnement) du niveau secondaire au niveau supérieur et 6 établissements dont l’Institut Universitaire de Technologie, la Faculté des Sciences et Technologie, la Composante Universitaire de PATSY, l’Ecole Nationale des Travaux Publique de Ouani, le Lycée agricole de Mvouni, et le Lycée polytechnique qui se trouve à MBIBODJOU dans la région de Hambou.

Il est structuré autour de trois composantes :

• Rénovation et développement d’infrastructures adaptées ;
• Acquisition d’équipements pédagogiques en adéquation avec les parcours de formation ;
• Repositionnement de l’offre de formation et adoption des nouveaux modes organisationnels.

Le projet vise à renforcer les capacités des établissements avec des capacités d’accueil augmentées, des équipements adéquats et une offre de formation adaptée aux besoins réels du pays. Cette offre tient compte des enjeux de genre et environnementaux, avec au niveau secondaire la révision de trois bacs techniques, la création de deux bacs et d’un BTS. Au niveau supérieur, cela inclut la révision de huit diplômes et la création de treize nouveaux diplômes. La promotion de la recherche en lien avec les formations scientifiques et techniques est également prévue, ainsi que le renforcement du pilotage et de la gouvernance en partenariat avec des entreprises locales et des établissements de la sous-région.

Ces efforts devraient se traduire par les résultats suivants :

• Nombre de jeunes inscrits dans les diplômes de bac à bac+5 des filières techniques et scientifiques ciblées : 1.000, dont 300 filles ;
• Capacités d’accueil créées au sein des sites soutenus : 2 400 places ;
• Part d’élèves diplômés des filières techniques au niveau du secondaire : 10 % ;
• Part des étudiants inscrits dans les filières techniques et scientifiques : 20 % ;
• Pourcentage des diplômés des spécialités ciblées, durablement insérés dans l’emploi ou en poursuite d’études 6 mois après leur sortie : 60 %.